Haingo, originaire de Madagascar, est arrivée avec son mari français à Casablanca, il y a de cela 18 mois. Restauratrice de formation, elle possède à Tananarive une crêperie bretonne et une épicerie fine dont elle s’occupe beaucoup à distance mais qui nécessitent néanmoins de sa part des séjours réguliers. De fait, c’est une habituée du mélange et du partage des cultures. Cette amoureuse de la fibre de cachemire avait, bien avant son arrivée au Maroc, commencé à travailler avec une amie proche sur des créations de modèles et associations de couleurs de fils en provenance de Chine ou de Mongolie. Cette amie proche œuvre en effet à l’animation d’ateliers associatifs de tissage et d’assemblage de cachemire. C’est donc tout naturellement qu’Haingo profite de ses aller-retours pour rapporter étoles, pull et artisanat malgache (sacs en raphia, objets en corne de zébu…) dans un sens, et huile d’argan, safran et autres épices du Maroc dans l’autre sens. En somme, échange de bons savoir-faire…
Ce qui la motive le plus est de savoir que ces débouchés alimentent des membres de la population locale de son pays et contribuent à faire connaître leur talent ici, au Maroc. L’atelier associatif compte en effet une trentaine de personnes qui trouvent ainsi formation et salaire.

Ce qui la rend le plus fière : “Contribuer au développement de mon île tout en faisant plaisir avec des beaux produits”.

Maryse a découvert la peinture sur porcelaine en Belgique il y a bientôt 13 ans. Depuis, elle n’a eu de cesse de fréquenter des cours pour se perfectionner et elle apprécie surtout l’émulation qui naît dans les groupes de passionnés. Échange d’idées, partage de succès et d’erreurs, la créativité pour elle s’épanouit dans un environnement bienveillant et stimulant. C’est d’ailleurs dans le cours de Christiane qu’elle travaille avec Marie-Hélène, une autre adepte de la peinture sur porcelaine depuis 10 ans. Pour elles, c’est une activité très satisfaisante qui laisse une grande place à l’expérimentation ; on peut recommencer, effacer, copier, s’inspirer ou créer ex-nihilo… Pour sa part, Maryse explore au gré de ses inspirations avec une prédilection pour les univers japonisants et les éléments culturels locaux… ainsi est née la “théière chameau”… Elle aime concevoir ses motifs – de plus en plus originaux – avant de passer à la technique sur porcelaine. De son côté, Marie-Hélène préfère s’approprier et reproduire des motifs ou des modèles qui lui plaisent. Leur patience et leur méticulosité sont parfaitement adaptées à cette pratique qui est compatible avec leurs rythmes et leur laisse le temps d’explorer d’autres activités. Maryse brode et crochète par ailleurs. Pour aller plus loin, elle envisage aujourd’hui de remonter d’un cran et aimerait bien toucher la terre pour aborder différentes techniques de modelage et de poterie avant de passer à la décoration.
Marie-Hélène, qui fait aussi partie de l’atelier “Tous points confondus” de CASA Accueil développe la broderie sous toutes ses formes, et c’est surtout le point de croix qu’elle utilise à l’envi pour figurer fleurs, animaux et motifs géométriques. Ceux-ci habillent ainsi sachets de lavande, pochons et pochettes car, aussi experte de patchwork et de couture, Marie-Hélène aime mêler ces différents savoir-faire.

Cécile, Manu et Nassera ont eu une vie professionnelle avant… Toutes ont eu un jour le désir de faire “autre chose”. Si Casablanca est leur port d’attache, elles ont pour point commun de voyager beaucoup et d’aimer découvrir au cours de leurs pérégrinations des objets typiques et insolites. A leur désir de partager leurs trouvailles s’est ajouté celui de travailler ensemble. Ainsi est né le projet “Coups de cœur”! Leur première vente privée organisée par Cécile via son statut d’auto-entrepreneuse a été un véritable succès et leur a non seulement donné l’envie de réitérer l’expérience mais aussi de développer une dimension plus structurée et plus créative. De leurs voyages à Bali, Oman, Dakar, au Pakistan et bien sûr à travers le Maroc… ces 3 esthètes rapportent des objets variés pour parer les personnes et les intérieurs. Le talent des artisans du monde ne cesse de les émerveiller. Aux créations des autres, s’ajoutent de plus en plus leurs propres inspirations et des objets dont elles orientent la fabrication. Il en est ainsi pour les coussins en tissus africains ou les têtes d’animaux customisées en osier … Si leurs destinations influencent bien évidemment leurs trouvailles, elles se laissent guider par leur sensibilité et le souhait de rapporter des objets accessibles et variés. Dans cette activité récente, elles découvrent que les goûts de leur clientèle peuvent être surprenants et inattendus mais l’excitation de découvrir de nouvelles tendances et l’envie d’apprendre sont toujours au rendez-vous.
A la fois différentes et complémentaires, elles se projettent aujourd’hui vers un nouveau défi et cherchent à monter leur propre showroom. Celui-ci accueillera non seulement leurs trouvailles mais aussi de plus en plus de créations propres.